CHAPITRE X. – Zoologie.
CHAPITRE X
ZOOLOGIE
Si la solidité et la valeur des théories particulières de Lamarck ont été et
sont encore parfois discutées, du moins, ses travaux comme nomenclateur ont
recueilli de tout temps un juste tribut d'hommage. Il est le maître incontesté
de la période de la zoologie descriptive et de la morphologie, de cette période
qui commence avec LINNE, et qui, dans l'histoire de la zoologie, précède celle
de l'anatomie comparée. Toutefois, sa réputation eut longtemps à souffrir de la
popularité de CUVIER. Celui-ci fut, sans nul doute, un anatomiste et un
paléontologiste de tout premier ordre, mais un morphologiste infiniment moins
habile. Il eut surtout d'éminentes qualités de chef d'école, et excella dans
l'art d'enrôler de jeunes savants pour faire la grosse besogne, oubliant même
parfois de leur rendre la part de mérite qui leur revenait. Mais ce fut
certainement à la façon dont il sut mettre d'accord ses idées philosophiques et
les croyances traditionnelles, ainsi qu'à ses attaches avec les différents
gouvernements d'alors, que Cuvier dut d'être pendant le premier tiers du XIXe
siècle le dictateur des sciences naturelles. LAMARCK, au contraire, timidement
retiré au Jardin des plantes, mal vu d'ailleurs du pouvoir, oublia la gloire et
fut oublié du public.
Et, puis, CUVIER s'occupait surtout des Vertébrés, plus proches de l'homme et
d'une utilité plus immédiate ; les œuvres de BUFFON, de LACEPEDE, de DAUBENTON
les avaient d'ailleurs rendus familiers au grand public, pour lequel les
Invertébrés de LAMARCK présentaient infiniment moins d'attrait.
Dans le Discours préliminaire de la Philosophie Zoologique Lamarck nous a
expliqué les causes de ce dédain :
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